Uncategorized

LA CHINE SUR UNE DANGEREUSE PENTE DÉMOGRAPHIQUE

La Chine s’apprête à dévoiler les résultats de son recensement de 2020, qui révèlerait que pour la première fois depuis la fin des années 1950, la population chinoise serait en déclin, affirme le Financial Times mardi. Un indicateur révélateur d’une crise démographique chinoise aux multiples ramifications.
 Pékin doit annoncer la première baisse de sa population depuis soixante ans, ont affirmé le Financial Times et le South China Morning Post, mardi 27 avril.
Le douloureux précédent du “grand bond en avant” de Mao Zedong
Car Pékin maintient depuis trois ans que le pays compte 1,4 milliard d’habitants et en 2019, les autorités s’étaient même targuées d’avoir dépassé ce cap. Réagissant à l’article du Financial Times, le bureau national des statistiques a, d’ailleurs, maintenu que la “population avait continué à croître en 2020”. Mais l’organe n’a pas précisé si cette augmentation était calculée par rapport à 2019 ou au dernier recensement, qui remonte à 2010.
Une telle baisse signerait aussi l’échec de la politique nataliste du président Xi Jinping. Il avait, notamment, mis fin à la politique de l’enfant unique en 2015. Mais c’était “trop tard”.
Après une timide reprise des naissances en 2016, le taux de natalité a recommencé à chuter de plus de 10 % à partir de 2017.
Le recul de la population cadrerait aussi mal avec l’image de toute puissance que Pékin tente de projeter à l’extérieur.
Pas si forte que ça, non plus, vis-à-vis de l’Inde, son grand rival régional. Les deux puissances asiatiques se comparent sur tout ou presque, et la démographie ne fait pas exception. L’Inde, avec 1,38 milliard d’habitants, talonne déjà la Chine et devrait la rattraper d’autant plus rapidement qu’elle ne vit, de son côté, pas de ralentissement du taux de fécondité. Bien au contraire.
Moins de Chinois, plus de problèmes économiques
Mais au-delà des comparaisons, une baisse de la population serait surtout une menace pour le miracle économique chinois.
Ce déclin démographique reflète aussi le vieillissement rapide de la population chinoise. Un phénomène connu de bon nombre d’économies matures – comme l’Allemagne ou le Japon –, mais auquel la société chinoise est peut-être moins bien préparée.
Il faut pouvoir prendre en charge les aînés, tout en préparant sa propre retraite. De quoi accentuer encore la tendance des Chinois à mettre de l’argent de côté, alors que “l’épargne est déjà à un niveau très élevé, ce qui se fait au détriment de la consommation”, détaille cette spécialiste de l’économie chinoise. 
Et c’est là que le bât blesse le plus.
Il devient donc urgent de trouver des solutions à ce défi démographique. Les autorités ont déjà envisagé de repousser l’âge de la retraite pour freiner le déséquilibre grandissant entre le nombre d’actifs et celui des inactifs, note le New York Times. Mais c’est une solution qui ne s’attaque qu’aux conséquences du déclin de la population chinoise et pas à ses causes.
Pour Mary-Françoise Renard, la “situation ne pourra s’inverser que si l’État met en place un système de protection sociale plus efficace. En rendant le coût de la vie plus supportable, cela pourrait convaincre les Chinois à faire plus d’enfants tout en les incitant à épargner moins pour consommer plus.”
Mais une telle réforme prendrait du temps et coûterait de l’argent.
Les autres pays ont tout intérêt à ce que Pékin s’attèle à la tâche au plus vite. La crise démographique “peut avoir des répercussions bien au-delà des frontières chinoises”, affirme le Financial Times. Les entreprises étrangères qui misent sur le marché chinois pour se développer se retrouveraient fort dépourvues si la consommation venait à ralentir.

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button