Le CLW: “My Safe Place”
Emma RABATH
Pour moi, le Collège Louise Wegmann est synonyme de “safe place”. On se sent tellement bien dans sa zone de confort, il faut se l’avouer. Je me suis toujours imaginée en robe blanche en train de recevoir mon diplôme des mains Madame Geha. J’imaginais son regard, pénétrant voire même attendri, “toi, ma petite Emma, tu m’en as fait voir de toutes les couleurs et pourtant…”. Je m’imaginais entourer de mes copains, de mes professeurs, en train de faire la fête célébrant 15 ans partagés ensemble et le début d’un nouveau chapitre qui s’annoncait à nous. Seulement, voilà, depuis le 4 août 2020, j’ai arrêté de rêver. Un énorme sentiment d’appréhension m’a envahi. J’ai dû quitter mon pays, mon école, mes amis et commencer une nouvelle vie ailleurs.
Je trouve indécent de me plaindre. Je sais que beaucoup de personnes trouvent que j’ai quand même beaucoup de chance de quitter pour un « meilleur monde », et d’ëtre dans un pays qui permet aux adolescents d’être eux-mêmes, dans un environnent sain et sauf. Voilà pourquoi j’ai décidé de dédier cet écrit à mes années de bonheur au CLW.
En arrivant dans ma nouvelle école, j’ai vite remarquer combien j’étais privilégiée d’avoir eu une enfance aussi heureuse dans une école qui m’avait tant épanouie sur le plan personnel. Mes bases académiques étaient solides et ma confiance en moi-même m’a permis de m’adapter rapidement à mon nouveau monde. Surtout, le CLW m’avait donné l’opportunité de développer des atouts qui m’avaient permis de surmonter les obstacles qui se dresseraient sur mon chemin.
Le CLW est comme une famille et on ne quitte pas sa famille ! Le CLW fait partie de nous pour toujours.
Le sukkar nabet magique que l’infirmière me donnait pour guérir tous mes maux, l’odeur de la mankouche du matin que mes amis n’hésitaient pas à partager, le bruit des bizr que les surveillantes mangeaient dans les couloirs le sourire aux lèvres, le regard bienveillant de certains profs toujours prêt à nous encourager (M. Chalhoub, M. Caponis et tant d’autres que j’aurais aimé citer), les oreilles de Monsieur Katerjian, de Madame Austa, de Chef Jean toujours prêtes à m’écouter…
Pendant mes 12 ans au CLW, il y a eu beaucoup de hauts, mais il faut reconnaître que j’y ai vécu certains bas aussi. Les coups durs entre copines, ma première histoire d’amour, quelques examens ratés, certains clashs avec des profs, une (ou deux) convocation légendaire chez Madame Geha (ma mère m’en parle jusqu’à maintenant.). Ces expériences ont édifié la personne que je suis aujourd’hui et c’est finalement ça le CLW: c’est l’école de la vie pour la vie…
Le CLW m’a donné une éducation qui va me servir tout au long de mon existence. À travers ces quelques lignes, j’ai voulu rendre hommage à l’école, à ses professeurs, à ses élèves qui m’ont rendus si heureuse pendant plus d’une décennie en « jaune et blanc ».