Pourquoi tant de différences entre hommes et femmes au travail dans l’UE ?
Dans leur vie professionnelle, les femmes sont confrontées à un certain nombre de désavantages en termes de rémunération et d’équilibre entre travail et vie familiale. Le droit européen apporte quelques réponses en attendant que les différents États membres les transposent dans leur législation.
Dans quelle mesure l’inégalité salariale est-elle importante au sein de l’Union européenne ?
Les femmes ne sont pas autant valorisées dans leur travail que leurs collègues masculins. Dans l’UE, elles touchent souvent pour une même fonction, près de 15% de moins que les hommes en moyenne.
Pour un euro gagné par un homme, une femme gagne 86 centimes d’euros. Autre manière d’appréhender les choses : elle travaille 51 jours de plus par an que son homologue masculin pour percevoir le même salaire.
Comment l’expliquer ?
L’une des principales raisons pour lesquelles les femmes gagnent en moyenne moins que les hommes, c’est qu’elles assument majoritairement la garde des enfants. La pandémie a montré combien ces disparités étaient ancrées car elles ont encore plus joué ce rôle pendant les mesures de confinement.
Ce qui veut dire que de nombreuses femmes choisissent de réduire leurs heures de travail. 30% d’entre elles dans l’UE travaillent à temps partiel contre 8% des hommes, compliquant ainsi l’évolution de leur carrière.
On compte aussi davantage de femmes dans des secteurs moins rémunérateurs comme les soins à la personne et l’éducation tandis que dans les domaines plus rémunérateurs tels que la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM), la proportion de collaborateurs masculins est très élevée : elle est de plus de 80%.
Tout cela creuse l’écart des pensions de retraite qui atteint 30%.
Quelle est la situation dans les différents États membres ?
Les écarts de salaire les plus importants de plus de 20% sont enregistrés en Estonie et en Allemagne alors que la Roumanie et le Luxembourg affichent les plus faibles.
Que fait-on pour réduire ces écarts ?
Le socle européen des droits sociaux précise la nécessité de l’égalité hommes-femmes. Pour aider à réduire les différences de rémunération, la Commission européenne met en place la transparence en matière salariale. Les entreprises seront légalement contraintes de publier le montant des salaires de leurs employés.
Le socle européen en appelle aussi à un meilleur équilibre vie professionnelle – vie privée avec le droit à un congé parental équitable et à un régime de travail plus flexible. Ces éléments ont intégré le droit européen. Les États membres ont jusqu’en 2022 pour les transposer dans leur législation nationale.