Le septième étage

Youssef BOU KHALED, Terminale
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Il se regarde dans la glace. Il regarde son visage, et semble lire à travers des siècles. Les cernes se sont abîmées au dessous de ses yeux, créant des replis fins qui semblent construire un escalier de peau menant vers un regard brisé et anéanti. Sa longue mèche frisée lui couvrait l’œil rougis, par la quantité exorbitante de poudre absorbée par son corps, dès son jeune âge. Ses joues se sont creusées d’avantage, donnant à voir les os maxillaire. Il avait maigri, peut être que ses muscles n’ont pas complètement disparues mais Il se sont relâchés. Que devenait-il? L’adolescent qu’Il voyait dans le miroir était un autre. Alors que l’ascenseur montait, et que l’odeur de métal errait, son regard se pointait vers la réflexion du miroir sale et plein de fissures. Quel était ce résidu qu’il devenait? Il prenait conscience du désordre en lequel il se transformait. Il n’est peut être pas trop tard.
Arrivé au septième étage, la porte s’ouvre il attend dans le palier. Sur les murs, la crasses et la saleté des noms peints pêle-mêle sont visibles à la lueur pâle d’une lumière verte accrochée au plafond. Il se dirige vers la porte en bois et lit dessus : “Mayssa t’es une salope”. Il sert son poigne avec un flux de rage qui parcourt sa circulation sanguine à la lecture de ses mots. Il frappe à la porte, et attends. Les voix venant de la porte des voisins est facilement intelligible. Il entend des fragments de phrases désordonnées et ne comprend rien. Il frappe de nouveau à la porte. Il attend. Rien. Il frappe avec rage. Alors elle finit par ouvrir, elle le regarde les mains sur les extrémités de la porte. Il la regarde surpris. Le corps de la fille a maigri, encore. Agrippée à la porte, son regard brisé et ses yeux misérables posés sur lui toute tremblante et ses mèches désordonnées, elle finit par lui dire d’une voix tremblante et suppliante: ” J’ai encore bu Rachid. J’ai encore pris une autre dose. Rachid… et elle éclata en sanglots à la porte.
Rachid la porta et la serra, il entra dans l’appartement et ferma la porte derrière lui. Il l’a posa sur un canapé qui sentait l’alcool, tena son visage et chercha ses yeux. “Tu m’avais promis Rachid… tu m’avais promis qu’ensemble on sortirait de cette merde. Qu’est-ce qu’on va faire on n’y peut plus rien, c’est plus fort que nous on ne peut plus vivre sans Elle, on est emprisonné comme des esclaves.
Rachid détourna son regard pour cacher sa figure morose et cette larme qui roulait le long de sa joue à la voix suppliante de Mayssa.
Quoi faire? Quoi faire de cette merde, et de ce monde qu’ils ont pénétré sans savoir où se trouvait la sortie? Rachid, elle compte sur votre amour, si vous vous abîmez et que vous détruisez vos vies ensemble, cherchez la sortie ensemble avant qu’il ne soit trop tard.



